Mon grand-père, en plus d’être ingénieur des arts et métiers, était sourcier et radiesthésiste. Il avait découvert ce talent et cette capacité « par hasard » pendant la 2nde guerre mondiale, où il avait fallu, question de survie pour lui et la troupe de soldats en déroute qui l’accompagnait, trouver de l’eau. Par la suite, nous l’avons toujours vu tester les aliments et les médicaments quotidiennement avec son pendule. Un grand ami à lui, médecin, lui demandait fréquemment conseil pour affiner ses prescriptions de médicaments, afin d’en optimiser leur efficacité et de limiter les effets secondaires.
Un jour qu’il me faisait essayer sa baguette de sourcier - alors qu’une canalisation était bouchée quelque part dans le jardin de mes parents- il m’a dit ceci : « tu as du fluide, tu devrais t’entraîner et développer ce potentiel ». Parallèlement, je découvrais l’hypnose avec un groupe d’amis, et nous passions des nuits entières à explorer ces possibilités en nous inventant des histoires toujours plus extravagantes. Je m’émerveillais des capacités physiques du corps humain, que je voyais accomplir, sous hypnose, des prouesses dont il aurait été bien incapable à l’état de veille ordinaire. Nous avons joué à cela pendant plusieurs mois jusqu’au jour où, dans la fougue et une certaine inconscience d’adolescents, nous avons fini, en perdant la maîtrise de ce que nous avions provoqué, par nous faire peur. Mon grand-père, à qui je faisais le récit de nos aventures, m’a dit d’arrêter tout net ces expériences. Ce en quoi j’obtempérai sans difficulté. Mais une graine était semée : mes 1ères interrogations sur le pouvoir de l’esprit étaient nées.
A 21 ans j’ai fait une première expérience de « sortie du corps », difficilement communicable -hormis à mon grand-père qui m’avait fait lire à 15 ans des ouvrages de Lobsang Rampa- et qui validait ceci : il est décidément des choses en ce monde que l’on ne nous apprend pas à l’école… !
A sa mort, j’héritai d’une partie de sa bibliothèque, un peu trop ésotérique pour le reste de la famille. Je découvrais en parcourant des annotations dans les marges qu’il était également, au-delà de son intérêt pour les phénomènes dits « supranormaux », en recherche spirituelle. Cela m’avait échappé jusque là car il n’avait jamais fait de prosélytisme auprès de nous : il était surtout attentif à transmettre à ses petits enfants les valeurs de service et d’entraide, dans des actes concrets et quotidiens. Le mot « spiritualité » est entré plus tard dans ma vie au fur et à mesure des expériences traversées.
Un des aspects de ma personnalité était que j’étais quelqu’un d’angoissé et de « mal dans sa peau ». Je pouvais me retrouver submergée, sans raison rationnelle apparente, par une crise de panique extrêmement inconfortable, et des témoignages sur la souffrance humaine de par le monde pouvaient me plonger dans des états d’angoisse pendant des jours et des jours - paradoxalement, on disait souvent de moi que ma présence était apaisante. Cet ingrédient de ma psyché a orienté ma vie professionnelle autant que personnelle : je cherchais comment guérir de cette angoisse et me sentir de mieux en mieux à l’intérieur de moi-même (tour à tour et simultanément : psychothérapie analytique, naturopathie, acupuncture et homéopathie, sophrologie, relaxation, ... ) tout en voulant comprendre les mécanismes de la souffrance humaine et quelles réponses apporter. Je m’apaisais peu à peu et je lisais beaucoup : des ouvrages de psychologie, de psychiatrie, de philosophie, de sociologie, des livres de sagesse de toutes traditions… Parallèlement je travaillais dans des structures où je pouvais être au service : écoutante dans une association en tant que conseillère conjugale et familiale, formatrice auprès d’adolescents et de jeunes adultes en difficulté, où la base de mon travail, quelque soit l’activité où la matière enseignée, était la recherche de la restauration : d’une confiance en soi, d’une confiance en la vie, d’une identité cohérente… Ma recherche personnelle, mes études (lettres modernes et sciences de l’éducation ) et ma vie professionnelle étaient intimement liées ; c’était une période de ma vie riche et passionnante. J’aimais profondément l’Humain, et ma participation, à ma mesure, à ce qui était pour moi la restauration, cette cohérence en action, faisait que je me sentais complète. Depuis cette période, cette phrase de Richard Bach m’accompagne toujours : « on enseigne le mieux ce qu’on a le plus besoin d’apprendre ».
Petit à petit, j’avais acquis cette conviction : nous naissons « parfaits » et nous grandissons en héritant de ce que je nommais « la vaste névrose générale » qu’elle soit familiale ou sociétale. Le but évolutif m’apparaissait ainsi : cheminer pour restaurer cette perfection d’origine qui fait de nous en potentiel des êtres aimants, sans cesse en développement, qui mettons nos talents particuliers au service du bien collectif. Il m’apparaissait que le mode d’éducation jouait un rôle décisif dans ce processus d’ « héritage de la Névrose » et dans le soin possible. A 27 ans je découvrais la « Loi d’Orientation de 89 » qui annonçait ceci : « l’élève est au centre du système éducatif ». Super. J’y ai lu une révolution en marche, qui faisait de l’école en devenir non plus un lieu de reproduction du vaste chaos général déguisé en ordre, où chacun doit se conformer vaille que vaille à un moule préétabli, au risque de se perdre, mais –je le traduisais ainsi - un lieu de recherche et de conscience en perpétuelle évolution au service du développement de la personne : adapter le système à la Personne, et non plus l’inverse… Besoin de main d’œuvre ? J’ai répondu : présente ! Il me semblait que là je pouvais participer de tout mon être à quelque chose qui dessinait un arc en ciel sur l’horizon et qui englobait dans le mouvement la société toute entière. Je passais donc le concours de Conseillère Principale d’Education et intégrai l’Education Nationale avec enthousiasme et, ce que j’allais découvrir très vite, une sacrée dose de naïveté quant aux motivations et visions communes et aux moyens pédagogiques mis en place pour aller dans ce sens. Effectivement il s’agissait d’une révolution, et nous n’étions pas prêts collectivement pour sa réelle mise en œuvre. Onze ans plus tard, n’ayant rien vu bouger en ce sens, bien au contraire, je démissionnai définitivement. Mais j’avais en parallèle, pendant cette période, vécu des expériences qui m’avaient ouvert d’autres pistes d’exploration.
Un jour que j’étais en vacances sur une petite île du Portugal, un ami s’est bloqué le dos : lumbago. Il ne pouvait plus bouger. Il fallait faire quelque chose, mais quoi ? Nous étions sur un bateau, aucun médecin à l’horizon, encore moins de morphine –seule chose qui avait pu le soulager quand ça lui était arrivé une première fois quelques années auparavant, m’expliqua-t-il le visage crispé de douleur. Je ne sais par quelle impulsion, je lui proposai ceci : j’allais essayer quelque chose, je lui assurais que je ne pouvais pas lui faire plus mal encore, je n’allais pas le toucher. Je plaçais mes mains derrière lui, à quelques centimètres de son dos, et commençais à les promener. A certains moments, je les sentais comme aimantées, je restais ainsi un moment, puis quand la sensation s’estompait, j’allais explorer ailleurs. Quand la sensation d’aimant apparaissait de nouveau, je m’arrêtais. Au bout d’un certain temps, j’étais dans une sorte de transe légère. Je ne mentalisais rien, je suivais mes mains. J’avais l’impression de drainer quelque chose, depuis le haut du dos jusque dans les pieds et au-delà. A un moment donné, c’était fini. Je me suis effondrée dans le cockpit, soudain épuisée. Et lui a commencé à se mouvoir, délicatement tout d’abord, puis de plus en plus assuré. Il s’est mis à onduler de tout son corps en répétant : « qu’est-ce tu m’as fait ? Je n’ai plus mal, je n’ai plus rien ! ». Et moi je regardais mes mains, ébahie. J’étais dans un état de total épuisement, je ne pouvais même plus me lever. J’aurais voulu aller me baigner : je regardais les 200 mètres qui me séparaient de la plage, mais enjamber la filière, marcher sur le ponton et contourner la jetée me paraissait insurmontable. Finalement, au bout d’une heure, voyant que mon état ne s’améliorait pas, je me décidai à me laisser glisser tête la première dans l’eau du port. En une seconde j’étais entièrement revitalisée, et toute à la joie de cette découverte, je passais les 2 heures suivantes dans l’eau à caréner la coque à l’éponge.
De retour en France je cherchais qui pourrait m’expliquer cela et m’enseigner ce qu’il était possible d’apprendre. Je fis la connaissance de Sathya Louis et suivis son enseignement pendant un an. J’appris, entre autres choses passionnantes liées à la santé et à l’harmonisation globale de l’Etre (découverte des bases de la médecine énergétique, des huiles essentielles et élixirs floraux, du fen shui, de la chromothérapie, de la santé par l’alimentation, …) que ce jour-là j’avais donné mon énergie pour aider cet ami à se guérir, qu’il suffisait de se relier à l’énergie globale pour le faire sans se vider soi-même, et surtout que ce j’avais fait tout le monde avait le potentiel pour le faire.
Pendant cette période, je tombais un jour sur un encart dans une revue des magasins bio qui présentait un séminaire européen de tenségrité issu des enseignements de Carlos Castaneda. J’avais lu tous ses livres des années auparavant et je m’inscrivais immédiatement. Je passais ainsi 2 jours à Barcelone dans un gymnase avec quelque cinq cents autres personnes venues des quatre coins de l’Europe, puis 2 jours à Berlin quelques mois plus tard, à pratiquer de manière intensive ce que Don Juan, l’enseignant de Castaneda, appelait « les passes magiques » - séries de mouvements liés à des intentions spécifiques - et certaines méditations, la combinaison des deux ayant pour but de redéployer l’énergie interne de l’être afin d’élever le niveau de vitalité et de conscience, et de guérir des schémas de perception limitatifs quant à notre lecture du « réel ». Sur le quai de la Gare de Berlin, en attendant le train qui me ramènerait en France et au lycée où je travaillais, je fis une expérience très forte, que Don Juan aurait peut-être appelée « stopper le dialogue intérieur et déplacer le point d'assemblage dans le coeur » et qu’une autre tradition aurait qualifiée d’ « éveil de kundalini spontané » : c’était comme si soudain une fenêtre s’ouvrait sur le réel et que la vie me disait « regarde ». Je vis l’air comme un fluide et vis de quelle manière tout est interconnecté, combien l’impression d’être indépendants, d’être des figures séparées les unes des autres et nous rencontrant parfois, est illusoire. Je me mis à suivre, depuis un espace en moi inconnu ou inconscient jusqu’alors, les conversations autour de moi –et je ne parlais pas un seul mot d’allemand ! Mon attention était particulièrement attirée par le spectacle d’une femme en uniforme, agent de service de la gare, qui renseignait les voyageurs et aidait à monter les bagages encombrants dans le train. Plus tard, en y repensant, je me ferai cette réflexion : « quand chacun est à sa place et fait ce qu’il a à faire, au service, de manière sobre et impeccable, combien vivre est une danse parfaite qui participe à l’harmonie globale et à son déploiement ». Je contemplais la vie comme un ballet infini et magnifique où chaque chose est en résonnance avec l’ensemble, où l’instant présent se dilate jusqu’à englober le temps tout entier. L’intensité de la vie enfin dévoilée. Emerveillée par tant de beauté, je sentis mon espace intérieur, au niveau du cœur, se dilater et je vis deux rayons bleus sortir depuis la paume des mains pour s’élancer au loin. « Je vous bénis, je vous guéris ». Je sentais que cette phrase, prononcée intérieurement, ne venait pas de mon moi habituel ; c’était comme si une plus grande et plus sage que moi, et qui était néanmoins toujours moi, parlait depuis un espace intérieur profond rarement contacté. Et je comprenais d’un même élan qu’il n’y a pas de limite à l’énergie et au pouvoir de la pensée : cette bénédiction et ce rayon bleu pouvaient s’adresser à quelqu’un devant moi sur ce quai ou à une personne à l’autre bout de la planète, l’effet était le même. Une vague de joie est arrivée tandis que je sentais des courants de chaleur monter le long de mon dos, et je riais, tout en me disant que je devais avoir l’air un peu folle à rire comme ça toute seule sur ce banc en bordure de quai…
Le retour à la réalité ordinaire fut brutal. Quelques mois plus tard, je lisais dans un livre sur le tantra la description d’un « éveil de kundalini spontané », dans laquelle je reconnaissais mon expérience berlinoise. On y recommandait, pour intégrer ce type d’expérience de la manière la plus saine et la plus efficace possible, de passer les trois semaines suivantes dans le plus grand repos, de boire beaucoup d’eau, d’être en contact avec la nature et en contemplation, d’éviter toute excitation ou activité sociale superflue, … afin de s’ajuster en douceur à ce nouvel état d’être, d’intégrer cette conscience à tous les niveaux de la personne (physique, mental, émotionnel et spirituel) et de laisser le corps faire à son rythme les ajustements cellulaires nécessaires. Or à l’époque je travaillais dans un lycée du bâtiment où la violence était partout : violence entre élèves (racket, bizutage et intimidations en tous genres) et violence institutionnelle (orientation par l’échec pour ne citer qu’elle). Le retour dans ce bain social a été particulièrement violent pour moi, tout mon corps se révoltait – il se tordait de douleur simplement à l’idée du retour au bureau- mais je ne me suis pas autorisée à l’écouter, et au bout de quelques semaines je me suis effondrée. Il me semblait que j’avais fait le tour de ce que je pouvais amener en termes d’amélioration dans ce lycée, notamment un semblant de loi pour que les élèves puissent s’y sentir plus en sécurité, et ma tâche en ce lieu m’apparaissait alors essentiellement ainsi : participer à maintenir vaille que vaille un bâtiment élevé sur des fondations branlantes construites en dépit du bon sens. Fini l’enthousiasme, fin du projet. Je démissionnai et partis pour un voyage au Mexique.
Je revins 3 mois plus tard avec dans mon sac une ravissante robe maya offerte lors d’une cérémonie et tout un tas de documents, livrets, photocopies en anglais et espagnol, ainsi qu’un magnifique calendrier, tout cela basé sur la connaissance des anciens mayas et des travaux de José Argüelles. Je revenais également avec -et surtout- une joie profonde et une confiance nouvelle quant à notre devenir collectif.
A Palenque j’avais rencontré un groupe de « magiciens de la Terre » qui achevait un circuit sur les anciens sites sacrés mayas. J’étais depuis une semaine déjà à cet endroit, sans pouvoir me décider à partir. J’avais passé les premiers jours à pleurer de façon inexplicable : des larmes coulaient longuement tout au long du jour, sans que je ressente pour autant d’émotion particulière ; c’était « ok, je ne sais pas ce qu’il se passe, ça coule… ». J’appris plus tard que le camping où je m’étais posée était traditionnellement le lieu où, à l’époque des anciens mayas, l’on restait une lune au moins pour se purifier avant de monter au site sacré, le lieu des pyramides. Un matin, je vis un groupe de gens assis en cercle en train de méditer sous un arbre magnifique, à une branche duquel flottait un drapeau orné d’un symbole que je ne connaissais pas encore – la bannière de la Paix. Je trouvais ces gens très beaux – la plupart des femmes étaient vêtues de grandes robes blanches brodées de motifs colorés- et je ressentis une émotion très forte. J’attendais à quelque distance la fin de leur méditation, puis entendant parler français, je m’approchais, aimantée : « Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? ». Il s’agissait d’un groupe de personnes qui s’étaient donné rendez-vous depuis les 4 coins de l’Amérique latine, pour parcourir ensemble le circuit des sites sacrés mayas selon un rituel ancien, et procéder à un ensemble de cérémonies ayant pour but de redynamiser la fonction sacrée de ces lieux, comme une sorte de réactivation de « points d’acupuncture » ou de "lieux informationnels" sur la planète. La personne à qui je m’étais adressée – une française, Annick, qui vivait à l’époque au Pérou- demanda ma date de naissance, et après avoir rapidement manipulé un objet circulaire couvert de symboles colorés, m’annonça « tu es un singe bleu lunaire ». Tandis qu’elle commentait ceci en quelques phrases, je sentis tout mon être se réaligner, comme un axe intérieur se remettre instantanément en place. Puis elle se tourna vers ses amis et leur dit joyeusement : « le singe que j’ai demandé ce matin, le voilà ! ». Elle m’expliqua qu’elle avait trouvé que leur groupe était trop sérieux à son goût et qu’elle s’était rendu compte qu’à peu près tous les archétypes étaient représentés parmi eux, à l’exception du singe bleu, et elle avait émis le souhait qu’un singe les rejoigne pour amener un peu de légèreté à leur « mission ». L’archétype du singe correspond, dans sa lumière, à l’émerveillement de l’enfant intérieur qui joue la magie de la vie. Indéniablement à leur contact la magie s’est engouffrée dans ma vie, et je ne cessais de m’émerveiller les 2 semaines qui ont suivi à leur côté. A la fin de chaque cérémonie, un arc en ciel apparaissait au dessus de nous, quelque soit la nature du ciel à ce moment-là – un jour de grand soleil, sans un seul nuage alentour, ce fut un arc en ciel circulaire autour du soleil… A la fin du parcours, nous étions de retour dans la région de Mexico, pour une dernière cérémonie à Teotihuacan, cérémonie « décoiffante » au propre comme au figuré, et qui rejoignait les histoires les plus fantastiques des livres de mon grand-père…
L’information essentielle que je ramenais de ce voyage était celle-ci : les mayas détenaient une connaissance fabuleuse de l’histoire de notre planète et des cycles de civilisations humaines ; ils ont laissé, encodé dans leur art, cette connaissance dont José Argüelles a pu redécouvrir l’essence et qui témoigne de ceci : nous vivons la fin d’une civilisation basée sur le matérialisme où les Hommes se vivent séparés les uns des autres et déconnectés du Tout – et l’on voit où cela nous a mené… - pour entrer dans une nouvelle ère, une ère de réunification où les humains pourront fonctionner en tant qu’espèce unifiée en harmonie avec l’ensemble. J’entendais donc pour la première fois parler de cette fameuse date de 2012.
Quelques semaines après avoir rencontrés ces « magiciens de la Terre », dans une auberge de jeunesse du sud du Mexique, j’assistais, sur une petite télé noir et blanc amenée là d’urgence pour l’occasion, à l’effondrement des tours jumelles. Dans la conscience de ce que je venais de découvrir, c’était comme un signal : un événement fort, planétaire, qui annonçait de grands bouleversements de conscience… et je passais les jours suivants, habitée par l’espoir et la vision d’un futur fraternel, à pratiquer des « libérations de stress » en posant mes mains sur les fronts des résidents de l’auberge, perturbés ou angoissés par ces événements…
Un an plus tard, Annick, que j’avais rencontrée à Palenque, vint en France passer quelques semaines. J’appris d’elle tout ce que je pouvais sur la pratique de ce calendrier que l’on appelle « l’enchantement du rêve ». Elle m’initia également aux degrés 1 et 2 du Reïki – elle-même avait été initiée une dizaine d’année auparavant en Australie par l’une des 22 personnes que Mme Takata avait initiées. Je me souviens d’un immense sentiment de gratitude ressenti lors de la 1ère initiation : me sentir reliée à toute une lignée d’hommes et de femmes de bonne volonté œuvrant pour le bien commun.
Quelques années plus tard, je décidais de passer la maîtrise avec Françoise Chavantré, que j’avais rencontrée en Inde à l’ashram de Sathya Saï Baba, avec ce désir : partager de la manière la plus simple ce que j’avais reçu.
Un nouveau chapitre s’est ouvert. Il sonnait différemment des précédents pour moi, comme si j’intégrais enfin ce qui restait jusqu’à présent intellectuel et en surface, à savoir ceci : je ne peux réellement participer en plein à cet éveil général des consciences qui sème les graines d’une ère de paix fraternelle, que si je suis moi-même heureuse, en paix, vivante et vibrante.
Je me réconciliais avec mon corps et le libérais, en découvrant la danse contemporaine avec Mireille Feyzeau, en fréquentant assidûment le lieu d'expression artistique "le Jardin d'Alice" , où je découvrais notamment avec un grand bonheur - et continue de découvrir, toujours plus émerveillée - la psycho-pédagogie perceptive, au travers des Ateliers du Sensible animés par Nathalie Bois et Vincent Huyghe, ainsi que le laboratoire "Danse comme rituel, danse comme performance" animé par Mireille Fézeau, Susan Osberg et Catlin Cobb.
Quelque chose de plus léger, de plus joyeux, de plus libre, s’est installé. C’est depuis ce centre qu'a démarré, entre autres projets, cette activité du « soleil en soi » : rayonner ce que je suis.
Parce qu’en partageant, cela me renforce ; et par ce que je dis à l’autre, dans l’écoute de ce qu’il est, je m’offre l’occasion de me le redire à moi-même. C’est ainsi que j’envisage la coopération : se soutenir, s’encourager, se renforcer les uns les autres… et construire, ensemble, le devenir que nous attendions.
In lak’ech (le salut maya : « je suis un autre toi »)
Avec joie et gratitude,
L’aventure continue
Merci
(Printemps 2011, année du magicien blanc rythmique)
Juillet 2014, année de la graine jaune galactique : je commence la formation de facilitatrice en Tensegrity (cycle de 2 ans).
Avec une profonde joie, j'explore ainsi plus avant l'éveil de la conscience par le corps et le mouvement.
Avec la Tensegrity, de Carlos Castaneda, j'ai rencontré une pratique et une pédagogie essentielles pour retrouver la mémoire de qui nous sommes vraiment : des magiciens et des voyageurs de la conscience, faisant intrinsèquement partie de la Nature..
Depuis, j'anime régulièrement des ateliers de passes magiques et de traque dans la tradition toltèque
Danse comme rituel, Danse comme performance
Le Jardin d'Alice, été 2013
Un autre monde est possible
Les zapatistes, rebelles indigènes mayas du Mexique, se sont dressés en 1994 "contre le néolibéralisme et pour l'humanité". Dans la région du Chiapas, les populations ont décidé de se libérer de la tutelle de l'état central mexicain et de s'auto-gouverner.
C'est maintenant toute une zone équivalente à la taille de la Belgique et abritant environ 200 000 personnes qui fonctionne de manière autonome, en démocratie horizontale, avec son propre système d'éducation, de soin, de justice, d'agriculture et d'échange, montrant ainsi au monde entier que "un autre monde est possible".Mais depuis son origine, le mouvement et ses communautés doivent se défendre contre les attaques incessantes des bras armés du système dominant, qui voudrait tout simplement les voir éradiqués de la surface de la planète.
Les zapatistes nous expliquent qu'il y a deux sortes de guerre :
- la guerre de haute intensité, avec ses armes, ses bombes, ses tueries sanglantes.
- la guerre de basse intensité.
Dans cette deuxième catégorie, la liste des armes est innombrable et le peuple en son entier se réveille peu à peu à son existence. Il s'agit de tous les outils qui oeuvrent à l'asservissement des peuples, à la gloire du marché au profit de quelques uns, à la destruction aveugle du Vivant.Chacun mettra dans cette liste ce qu'il perçoit et reconnait comme tel, selon son expérience, sa sensibilité et les informations auxquelles il a accès. Elle englobe l'agriculture intensive et Monsanto, l'industrie pharmaceutique et le brevet du vivant, le système éducatif officiel, les média mainstream, la publicité, l'industrie du divertissement, etc... etc... etc...
Les indigènes mayas placent également dans cette catégorie notre calendrier grégorien.
Or, nous l'acceptons comme un dogme et ne le remettons jamais en question.Alors prenons ce moment ensemble et étudions-le un peu.
Le calendrier grégorien : arme de guerre de basse intensité
Le choix d'un calendrier est un choix politique qui détermine notre relation au monde
Un calendrier de Paix et d'Unité
Fin de cycle
Il est deux événements majeurs, chargés de sens, qui ont été volontairement dénigrés ou simplement écartés du flux d'informations. C'est le moment pour nous de les rappeler et de les questionner en profondeur.
Le peuple avait rendez-vous avec lui-même
Les sciences et les arts peuvent sauver le monde
Philippe Guillemant, chercheur et ingénieur, physicien au CNRS, nous dit :
"Nous sommes dans un Titanic qui nous empêche de remettre en question le paradigme mécaniste dont on sait pourtant qu'il est complètement faux. On n'arrête pas ce système comme ça. Par contre, on sait qu'on peut avoir une influence considérable sur le futur par la conscience, en changeant notre regard sur le monde, sur notre réalité, et en comprenant la puissance considérable sur ce qui, en nous, correspond à l'attention et à l'intention".
Si nous ne questionnons pas les lois de ce monde, si nous n'ouvrons pas notre esprit à de nouvelles perceptions de la réalité, nous nous retrouvons comme ce personnage interprété par Jim Carey dans le film "The Truman show" : subissant et obéissant aux règles d'un monde artificiel que nous n'avons pas choisi et qui est le fruit de cerveaux étrangers à l'Amour.
Nous ne pouvons plus nous laisser diminuer, étriquer par une vision du monde aussi pauvre et étouffante que celle qui nous est vendue.
Nos yeux s'ouvrent. Nous avons le choix : nous battre à l'intérieur de cette boite (mais est-ce vraiment un choix, puisque nous n'en avons pas défini les règles et les limites, et que nous la maintenons juste en y habitant) ou bien ouvrir une brèche, une porte, et sortir de la boite.
Rappelons-nous ce que disait Albert Einstein : "Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de conscience, mais les problèmes qu'il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau.
Les changements extérieurs commencent toujours par un changement intérieur d'attitude".
"Créer, c'est résister ; résister c'est créer" (appel des vétérans du Conseil National de la Résistance)
Enfant, un livre me fascinait : "Le château des enfants volés", écrit par Maria Gripe, que je lisais et relisais. Dans ce livre, il y a le personnage d'un corbeau, Solon le sage. Solon est borgne quand l'histoire commence : il a perdu un de ses deux yeux en se penchant au-dessus du puits de la sagesse. A l'origine, il avait deux yeux très différents : un oeil bleu, l'oeil du jour qui voit le soleil, la joie, le bien, les couleurs chaudes, les pensées gaies et le futur ; un oeil vert, l'oeil de la nuit qui voit la lune, les ombres et les couleurs froides, les pensées tristes, la laideur et le mal, la profondeur et le passé. En perdant son oeil vert, il est devenu léger, d'humeur égale, toujours joyeuse, mais il est devenu aussi superficiel : il ne peut plus porter son surnom de "sage". A la fin du livre, après tout un parcours initiatique, Solon retrouve son oeil vert et redevient "Solon le sage".
La parabole de cette histoire nous concerne ; elle parle de nous tous, aujourd'hui.
Notre "oeil vert" s'est collectivement activé : nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience de la situation du monde et à oser regarder en face "l'oeil de Soron", comme dirait Tolkien -qui a ainsi personnifié dans son art la racine de la malveillance et toutes ses implications.
Cela demande du courage. Beaucoup de personnes ne sont pas prêtes à se réveiller à cette réalité, parce que l'ampleur de ce système et de son emprise, son impact sur la planète, sont tels que cela peut donner le vertige... et il est facile alors de sombrer dans l'angoisse, la colère ou le désespoir. Il est possible d'ailleurs que beaucoup d'entre nous qui partageons ces mots ici, aient pu passer -ou peuvent passer- à divers moments par ces états émotionnels. C'est légitime. Ce qui ne serait pas bon, serait de rester coincé dedans.
Et tellement sont encore hypnotisés par tous les outils technologiques mis à notre disposition par le système qui nous fait croire que le récit véhiculé par les écrans (télévision, smartphones, jeux vidéos... ) fait figure de réalité... car il ne s'agit que d'un récit auquel nous avons donné notre accord puisque nous baignons dedans. Un récit qui nous fait croire en résumé que "l'Homme est un loup pour l'Homme", que nous sommes faibles et impuissants, séparés les uns des autres puisque seule la matière existe, et que hors de la technologie et du confort qu'elle nous promet, point de salut.
C'est ici que nous avons besoin d'un "oeil bleu" grand ouvert : l'oeil de l'amour et de l'émerveillement, l'oeil visionnaire.
Car on ne peut combattre ce système en restant dans la négativité, et c'est bien cela qui a fait la force du mouvement des gilets jaunes : la rencontre et la solidarité, la fraternité retrouvée.
Nous avons besoin, à part égale à la lucidité apportée par notre "oeil vert", d'activer notre "oeil bleu".
Si nous ne le faisons pas, nous continuons à nous battre à l'intérieur de la boîte.
Nous sommes en train d'écrire l'histoire. Nous devons être une force inspirante et trouver les moyens de rejoindre celles et ceux qui se sentent écrasés ou impuissants face à l'ampleur du problème, ou qui hésitent encore à ouvrir les yeux et regarder "l'oeil de Soron" en face.
La démission de Macron et de son gouvernement ne peut être un objectif suffisant sur la ligne d'horizon. Nous sommes tellement nombreux à le savoir : Macron est une pièce minuscule dans le grand rouage de la Machine ; il ne fait qu'obéir aux ordres.
Nous devons éclairer l'horizon bien au-delà de la boite. Un horizon qui embrasse à la fois le passé, le présent et le futur, et toutes les générations.
C'est ce qu'ont fait les zapatistes quand ils ont pris les armes un 1er janvier 1994, ce jour même où était signé un accord de libre échange entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada -accord qui signifiait, entre autres, la fin de l'agriculture millénaire indigène pour la mettre sous le joug de Monsanto. La prise d'arme servait à faire la démonstration de l'ampleur et de la force de ce mouvement insurrectionnel, et le rendre visible aux yeux du monde. Toute la phase de création qui s'ensuivait était pensée simultanément depuis des années. Et elle s'appuyait sur l'héritage de ceux que l'on appelle les "mayas galactiques", à savoir : ce grand cycle qui a permis que l'humanité arrive à un tel état de dégradation, en pensée et en actes, s'achèverait en 2012 ; dès lors, elle retrouverait ses capacités à renouer avec sa véritable nature et à remettre les choses en ordre et en harmonie.
Retrouvons l'Alliance de l'humanité avec le monde qui l'abrite, un monde aux dimensions infinies.
En effet, la "banalité" est une invention et une maladie modernes. Comment a-t-on pu en arriver au point de considérer comme "banale" la voûte étoilée, la fleur qui s'ouvre au soleil, ou la femme qui sent l'enfant grandir en elle ? La banalité n'est qu'un voile posé entre nos yeux et l'ineffable beauté de ce monde, tellement vaste et mystérieux. Et le voile est en train de se lever.
Mais pour accompagner cela, nous devons lever la tête de nos écrans, nous offrir des temps de respiration qui nous aident à renouer avec la profondeur des choses, et sortir du temps de la machine.
Les ronds-points ont été pour cela de formidables lieux de retrouvailles.
Les mayas le disent depuis des siècles : ce voile, cet oubli, font partie de l'évolution de l'humanité. C'est cela qui a permis que se développe ce système. Ils nous invitent à ne pas nous en affliger mais au contraire y puiser force et courage pour écrire ce nouveau chapitre de notre histoire : l'histoire de l'humanité post 2012.
Pour qui a des yeux pour voir, c'est ce qui se passe. Nous assistons à un véritable réveil à tous les niveaux : dans les revendications de justice sociale, fiscale et écologique, dans l'explosion des déscolarisations et créations d'écoles alternatives, dans le nombre de livres de développement personnel et de spiritualité vendus chaque jour, dans les approches alternatives au système de soin classique, dans les mises en réseau associatif de compétences et d'entraide, dans la recherche d'autonomie et la création d'éco-villages... les indicateurs sont innombrables.
Et rappelons-le : les sondages officiels indiquent que 70% de la population française soutient le mouvement des gilets jaunes.
Nous devons accompagner ce réveil et le rendre visible aux yeux de tous ; nous devons éclairer le point commun de tous ces indicateurs, de toutes les initiatives individuelles et collectives. Parce que la promesse est celle-ci : unifier notre espèce, retrouver l'unité et l'alliance, faire gagner l'Amour.
Dans ce grand mouvement planétaire, chacun a sa place, tout le monde est important. Chaque personne qui veille à ce que son foyer soit un foyer heureux, chaleureux, ressourçant pour les personnes qui y vivent ou qui lui rendent visite, participe à cette oeuvre collective, pour peu que son coeur et son esprit puissent s'ouvrir au-delà de son foyer.
Parce que c'est l'arrêt de toutes les guerres qui doit être visé. A commencer par nos guerres internes, qui se reflètent à l'extérieur.
Les mayas galactiques nous l'affirment : ce dont nous avons besoin avant tout, c'est d'un esprit clair et un coeur ouvert.
Un esprit clair nous aide à rester connecté à la profondeur des choses, à voir au-delà des apparences immédiates pour ne pas sombrer dans la peur, la haine ou l'angoisse. Les études scientifiques ont mis à jour l'existence des champs électro-magnétiques du cerveau et du coeur, en relation constante avec le champ électro-magnétique de la terre. Or, le champ magnétique du coeur peut être 5000 fois plus important que celui du cerveau. Que pourrions-nous imaginer alors de l'impact d'une masse de gens, centrés dans un émotionnel stable et paisible, unis dans le coeur et dans l'esprit, sur la planète en son entier ? Pourrions-nous imaginer que cela puisse avoir une influence sur la biosphère et le climat même -comme nous l'affirment les mayas galactiques ? Vraiment, serait-ce possible ?
Projet Noosphère
Dans la première moitié du 20ème siècle, le terme "Noosphère" a été créé simultanément par Pierre Teilhard de Chardin, paléonthologue, homme de science et visionnaire, et par Vladimir Vernadsky, bio-chimiste russe, pour décrire le prochain pas d'évolution pour l'humanité et la planète qui l'abrite : un champ de conscience unifié, l'enveloppe psychique de la planète, faite de toutes les pensées humaines syntonisées avec le Vivant. D'une certaine manière nous pouvons dire que la Noosphère existe maintenant, rendue possible par l'avènement de l'internet qui rend immédiatement accessible n'importe quelle information émise à l'autre bout de la planète. Mais elle est brouillée par toutes les pensées de peur et de conflit : un champ psychique discordant et chaotique.
Ce que nous aurions à faire alors serait d'allumer notre oeil bleu et de nous accorder, nous mettre en résonance avec la pensée et le sentiment les plus élevés nous concernant collectivement, et nous sentir en unité, tous ensemble reliés.
Cela parait simple il est vrai, et en même temps cela nous demande une vraie discipline pour maintenir une qualité de pensée et revenir toujours à la confiance et au calme quand tout bouscule autour...
Devenir les héros et héroïnes de notre magnifique histoire collective demande un véritable engagement, quotidien.
Et le calendrier galactique maya, en mettant en lumière la qualité du temps, nous aide à maintenir, au jour le jour, une attention et une intention claire, en tant que participants à la grande Oeuvre collective.
Pour un monde meilleur, changeons de calendrier !
"En termes de "Vaisseau Terre", la mauvaise équipe est aux commandes et le temps est venu de la mutinerie" disait dès les années 90 José Argüelles -cette personne qui avait présenté à l'ONU le projet pour la Paix par le changement de calendrier, et que des mayas ont nommé "Valum Votan", "Celui qui ferme le cycle".
Quand on lui demandait s'il pensait que le changement de calendrier se ferait petit à petit ou bien si cela se ferait d'un seul coup, par une initiative commune, il répondait ceci : cela se fait petit à petit, par chaque personne qui le rencontre, le comprend et le partage avec son entourage ; mais il se pourrait qu'un jour, poussée par l'urgence et sur un point de non retour, la bascule se fasse et que l'humanité l'adopte très rapidement.
Je pense que c'est le point où nous en sommes aujourd'hui. Nous ne pouvons plus ignorer l'aide essentielle que nous amène le calendrier des 13 lunes pour bouger les lignes de notre avenir commun.
L'Art -et tous les arts- prennent ici leur place à la fois comme antidote à la peur et à la haine, et comme force de construction.
"Le temps est Art" et nous sommes tous et toutes les artistes du Temps.
Nous écrivons collectivement un nouveau récit pour la planète, dans lequel notre mouvement s'inscrit.
Nous sommes invités, comme les zapatistes l'ont fait, à puiser inspiration et courage dans le récit que nous ont légué les anciens mayas : un récit fabuleux, issu d'une conscience à l'échelle de la planète et du cosmos, et qui inscrit l'histoire que nous vivons actuellement dans la grande Histoire de l'humanité, comme chapitre attendu de l'aventure collective.
Dans la perspective maya, nous sommes la prophétie vivante.
Gilets jaunes : saison 2
Le gouvernement et ses médias martèlent depuis des mois que le mouvement des gilets jaunes s'essouffle. Nous savons que cela n'est pas vrai. Nous entamons "la saison 2".
De la même manière, les zapatistes entament la troisième phase de leur mouvement.
Parce que le système est rusé. Comme il n'a pu les abattre par la force et la terreur, il a trouvé un autre moyen, autrement plus vicieux. Le "green washing" est la nouvelle arme du système, qui a entrepris, au nom de pseudo "écologie et protection de la nature" de transformer les territoires autonomes zapatistes en parcs nationaux, où s'implante petit à petit toute une infrastructure de soi-disant "tourisme vert" avec ses hôtels, routes et aéroports... Et l'impensable est arrivé : la division commence à se faire jour au sein des communautés indigènes.
Cette fois-ci, pour faire face, ce puissant et magnifique mouvement aura besoin que l'humanité entière s'unisse dans l'esprit.
Et c'est la fonction du calendrier galactique maya- dont le vrai nom est "synchronomètre", puisqu'il sert à nous synchroniser avec les cycles et les saisons de la Terre et du cosmos, restaurant ainsi l'harmonie naturelle.
C'est le moment pour tous les peuples, chacun avec sa géographie, sa spécificité et les trésors culturels qui lui sont propres, de se dresser face à la grande Machine écrasante et refuser l'avenir cauchemardesque auquel elle nous prépare (avec -quelle folie n'est-ce pas ?- le trans-humanisme envisagé comme seul "progrès" d'évolution pour l'humanité).
Comme le chante un jeune rappeur gilet jaune, Bilar le sudiste, "la seule chose qui peut nous sauver, c'est notre unité".
Dans l'unité nous pouvons être bien plus puissants que les agents du système malveillant.
Ce qui fait la force des zapatistes et des gilets jaunes, c'est que ces deux mouvements savent qu'ils oeuvrent au nom du bien commun, pour tous et toutes au-delà des lieux d'appartenance, à l'échelle de tous les peuples.
Comme il est dit dans "Dialogue avec l'ange" de Gitta Mallasz : "La demande de celui qui ne demande pas pour lui-même atteint le ciel et appelle le ciel à descendre. Ainsi peut venir la nouvelle Terre - qui est le ciel ".
Faisons confiance à l'intelligence collective : chacun d'entre nous est une pièce du grand puzzle humain et détient la clé qui lui est propre et qu'il peut amener à l'ensemble.
Comme le dit le poète Henry David Thoreau : "Personne n'a la responsabilité de tout faire, mais chacun doit accomplir quelque chose".
Nous avons pour nous le nombre : les gens de coeur et de bonne volonté représentons l'immense majorité de cette humanité -encore faut-il que nous le sachions, dans un monde où le miroir qui nous est tendu reflète plutôt l'inverse. Inventons et créons des miroirs qui nous élèvent et nous encouragent à participer, à donner le meilleur de nous-mêmes.
Les arts font partie des stratégies pour communiquer, rassembler, poser une intention commune forte et la rendre visible.
Attention et intention commune sont notre force.
"Le système ne s'arrêtera pas de lui-même. Une grande tempête s'annonce. Ici, on s'y prépare en construisant sans lui".
Telles sont les paroles prononcées il y a quelques années dans un conseil de bon gouvernement zapatiste.
Nous sommes maintenant dans l'oeil du cyclone. La tempête est là et elle ne peut que s'amplifier.
Si nous faisons des parallèles avec les oeuvres artistiques qui nous inspirent tant, nous pourrions dire que nous en sommes au début du dernier tome de Harry Potter ou du dernier film de Star Wars : l'apparence donne Voldemort ou l'Empire, vainqueur. Mais nous connaissons la fin de l'histoire... alors écrivons-la !
Ouvrons notre imagination et plaçons-nous un instant dans un point du futur, où nous pourrons faire aux enfants des générations qui nous suivent, le récit héroïque d'un grand mouvement collectif qui a permis de restaurer la Paix dans le monde qui les a vu naître. Dans ce récit, nous pourrions dire que le gouvernement Macron y tient son rôle puisqu'il aura participé à rendre visible la violence du système aux yeux de tout un peuple, nous permettant à nous, les grenouilles à moitié cuites, de jaillir de la casserole et mettre en branle le grand retournement salvateur des choses.
Pour traverser victorieusement cette étape cruciale de l'évolution de l'humanité, nous sommes plus que jamais invités à nous appuyer sur le calendrier galactique maya.
Cela fait près de 20 ans que je l'ai rencontré et intégré dans ma vie quotidienne et je peux témoigner de ceci : le temps se pense en termes de fréquence et, comme nous pouvons décider de changer de station de radio en tournant simplement un bouton, nous pouvons décider, en changeant de calendrier, de changer de monde, de laisser la magie du vivant entrer dans nos vies, de sentir et d'éprouver que le Vivant est avec nous, que nous coopérons avec la planète et le cosmos tout entier, et que nous sommes à même de bâtir et donner corps à un futur lumineux. Je peux valider dans mon quotidien cette affirmation intrinsèque au calendrier galactique maya : "la réelle mesure du temps n'est pas l'heure de la montre, mais la synchronicité". En effet, cette manière de mesurer le temps et de mettre en lumière sa "qualité" nous permet de faire de la synchronicité notre expérience quotidienne : en élargissant notre conscience au delà de ce qui est directement perceptible par nos 5 sens, nous vivons et éprouvons chaque jour cette extraordinaire alliance avec ce qui nous contient tous. Nous pouvons observer tous les événements, individuels, collectifs et planétaires, et y lire les synchronicités à l'oeuvre. Chacun d'entre nous participe alors, très simplement et très naturellement, à ce qu'annonçaient Teilhard de Chardin et d'autres : un bond dans la conscience humaine.
C'est pour cela que depuis 25 ans, le nom donné au calendrier galactique maya est "synchronomètre". Il y a une science immense derrière tout cela qui demande à être visitée et explorée par les grands esprits scientifiques de notre temps, et amenée à la connaissance de tous.
Après le Mexique, le Brésil, la Russie, le Japon et d'autres pays où ces informations circulent depuis longtemps, nous pouvons faire de la France une terre d'ancrage pour cette conscience du temps tellement évolutionnaire !
En introduction à une conférence donnée en avril 2016 et intitulée "l'univers connecté", le physicien chercheur Nassim Haramein a prononcé ces mots :
"Je pense qu'il y a une révolution qui se passe dans le monde et que les français vont être au-devant de cette révolution. Un changement qui passe de la compétition à l'unification, de la rareté à l'abondance. Notre univers est abondant et il ne nous a pas planté sur cette petite planète sans un lien pour nous connecter au reste de cette incroyable superbe oeuvre d'art qu'on appelle "notre univers"."
La suite lui a donné raison. Deux ans et demi plus tard, surgissait le mouvement des gilets jaunes qui a inspiré tant de peuples à se dresser à leur tour face au système. Et maintenant c'est ce grand mouvement de grève générale qui est l'objet de regards attentifs au-delà des frontières de la France.
Continuons à nous rassembler et à être force d'inspiration pour les autres.
L'adoption du calendrier des 13 lunes peut nous faire passer à un niveau d'inspiration sans précédent, en ouvrant les vannes de l'intelligence collective, libérant ainsi une extraordinaire vague régénératrice.
Don Marzo Quetzal, enseignant spirituel maya, dit : "si lo creemos, lo creamos" - "si nous le croyons, nous le créons".
Rêvons grand. Une chance nous est donnée de déployer, tous ensemble, cette oeuvre d'Art encore jamais vue sur notre Terre : l'espèce humaine toute entière, oeuvrant de manière coordonnée, pour le bien de tous et le respect de chacun. Un monde où "chaque petite fille grandit sans peur", pour reprendre les mots du sous-commandant Marcos, poète, conteur et porte-parole du mouvement zapatiste.
Théodore Monod a écrit un jour : "l'Utopie n'est pas l'irréalisable mais l'irréalisé".
Alors réalisons-la.
Et ce n'est pas plus tard : c'est maintenant.
Il est bon de savoir que depuis le 26 juillet 2019, nous sommes entrés dans un cycle de 13 ans qui soutient nos efforts à ré-enchanter le monde et que la clé essentielle pour cela réside dans notre rapport au temps : notre présence à ce qui est dans le moment présent.
C'est maintenant que nous bougeons les lignes du futur, que nous semons les graines qui existent déjà sous forme d'arbres ou de fleurs dans un potentiel qui ne demande qu'à se révéler.
Parce que nous sommes, individuellement et collectivement, bien plus puissants que tout ce qu'on a bien voulu nous faire croire, offrons-nous cette opportunité de passer ce grand cap qui concerne la planète entière, de la manière la plus harmonieuse qui soit.
Ne laissons pas la peur nous submerger face à toute cette violence et toutes ces destructions autour.
Les zapatistes nous disent : "lo mas oscuro de la noche es antes del amanecer" - "le plus obscur de la nuit, c'est juste avant l'aube".
Visons l'aube.
Cessons de "jouer à la guerre" -comme c'est le cas depuis trop longtemps dans l'histoire humaine- et commençons, sérieusement et avec enthousiasme, à "jouer à la victoire" !
Unissons notre intention en une force inarrêtable, ouvrons la boite et laissons entrer la lumière.
Ensemble, bâtissons un monde beau, bon, juste et vrai.
Force et honneur, on ne lâche rien.
Hasta la victoria, siempre !
Elodie Mercadié, Singe bleu lunaire, kin 171
Achevé d'écrire le 17 février 2020,
11ème jour de la 8ème lune, kin 220
Année du Magicien blanc magnétique
12 mois du Calendrier Grégorien
13 lunes du calendrier de Paix