Mon grand-père, en plus d’être ingénieur des arts et métiers, était sourcier et radiesthésiste. Il avait découvert ce talent et cette capacité « par hasard » pendant la 2nde guerre mondiale, où il avait fallu, question de survie pour lui et la troupe de soldats en déroute qui l’accompagnait, trouver de l’eau. Par la suite, nous l’avons toujours vu tester les aliments et les médicaments quotidiennement avec son pendule. Un grand ami à lui, médecin, lui demandait fréquemment conseil pour affiner ses prescriptions de médicaments, afin d’en optimiser leur efficacité et de limiter les effets secondaires.
Un jour qu’il me faisait essayer sa baguette de sourcier - alors qu’une canalisation était bouchée quelque part dans le jardin de mes parents- il m’a dit ceci : « tu as du fluide, tu devrais t’entraîner et développer ce potentiel ». Parallèlement, je découvrais l’hypnose avec un groupe d’amis, et nous passions des nuits entières à explorer ces possibilités en nous inventant des histoires toujours plus extravagantes. Je m’émerveillais des capacités physiques du corps humain, que je voyais accomplir, sous hypnose, des prouesses dont il aurait été bien incapable à l’état de veille ordinaire. Nous avons joué à cela pendant plusieurs mois jusqu’au jour où, dans la fougue et une certaine inconscience d’adolescents, nous avons fini, en perdant la maîtrise de ce que nous avions provoqué, par nous faire peur. Mon grand-père, à qui je faisais le récit de nos aventures, m’a dit d’arrêter tout net ces expériences. Ce en quoi j’obtempérai sans difficulté. Mais une graine était semée : mes 1ères interrogations sur le pouvoir de l’esprit étaient nées.
A 21 ans j’ai fait une première expérience de « sortie du corps », difficilement communicable -hormis à mon grand-père qui m’avait fait lire à 15 ans des ouvrages de Lobsang Rampa- et qui validait ceci : il est décidément des choses en ce monde que l’on ne nous apprend pas à l’école… !
A sa mort, j’héritai d’une partie de sa bibliothèque, un peu trop ésotérique pour le reste de la famille. Je découvrais en parcourant des annotations dans les marges qu’il était également, au-delà de son intérêt pour les phénomènes dits « supranormaux », en recherche spirituelle. Cela m’avait échappé jusque là car il n’avait jamais fait de prosélytisme auprès de nous : il était surtout attentif à transmettre à ses petits enfants les valeurs de service et d’entraide, dans des actes concrets et quotidiens. Le mot « spiritualité » est entré plus tard dans ma vie au fur et à mesure des expériences traversées.
Un des aspects de ma personnalité était que j’étais quelqu’un d’angoissé et de « mal dans sa peau ». Je pouvais me retrouver submergée, sans raison rationnelle apparente, par une crise de panique extrêmement inconfortable, et des témoignages sur la souffrance humaine de par le monde pouvaient me plonger dans des états d’angoisse pendant des jours et des jours - paradoxalement, on disait souvent de moi que ma présence était apaisante. Cet ingrédient de ma psyché a orienté ma vie professionnelle autant que personnelle : je cherchais comment guérir de cette angoisse et me sentir de mieux en mieux à l’intérieur de moi-même (tour à tour et simultanément : psychothérapie analytique, naturopathie, acupuncture et homéopathie, sophrologie, relaxation, ... ) tout en voulant comprendre les mécanismes de la souffrance humaine et quelles réponses apporter. Je m’apaisais peu à peu et je lisais beaucoup : des ouvrages de psychologie, de psychiatrie, de philosophie, de sociologie, des livres de sagesse de toutes traditions… Parallèlement je travaillais dans des structures où je pouvais être au service : écoutante dans une association en tant que conseillère conjugale et familiale, formatrice auprès d’adolescents et de jeunes adultes en difficulté, où la base de mon travail, quelque soit l’activité où la matière enseignée, était la recherche de la restauration : d’une confiance en soi, d’une confiance en la vie, d’une identité cohérente… Ma recherche personnelle, mes études (lettres modernes et sciences de l’éducation ) et ma vie professionnelle étaient intimement liées ; c’était une période de ma vie riche et passionnante. J’aimais profondément l’Humain, et ma participation, à ma mesure, à ce qui était pour moi la restauration, cette cohérence en action, faisait que je me sentais complète. Depuis cette période, cette phrase de Richard Bach m’accompagne toujours : « on enseigne le mieux ce qu’on a le plus besoin d’apprendre ».
Petit à petit, j’avais acquis cette conviction : nous naissons « parfaits » et nous grandissons en héritant de ce que je nommais « la vaste névrose générale » qu’elle soit familiale ou sociétale. Le but évolutif m’apparaissait ainsi : cheminer pour restaurer cette perfection d’origine qui fait de nous en potentiel des êtres aimants, sans cesse en développement, qui mettons nos talents particuliers au service du bien collectif. Il m’apparaissait que le mode d’éducation jouait un rôle décisif dans ce processus d’ « héritage de la Névrose » et dans le soin possible. A 27 ans je découvrais la « Loi d’Orientation de 89 » qui annonçait ceci : « l’élève est au centre du système éducatif ». Super. J’y ai lu une révolution en marche, qui faisait de l’école en devenir non plus un lieu de reproduction du vaste chaos général déguisé en ordre, où chacun doit se conformer vaille que vaille à un moule préétabli, au risque de se perdre, mais –je le traduisais ainsi - un lieu de recherche et de conscience en perpétuelle évolution au service du développement de la personne : adapter le système à la Personne, et non plus l’inverse… Besoin de main d’œuvre ? J’ai répondu : présente ! Il me semblait que là je pouvais participer de tout mon être à quelque chose qui dessinait un arc en ciel sur l’horizon et qui englobait dans le mouvement la société toute entière. Je passais donc le concours de Conseillère Principale d’Education et intégrai l’Education Nationale avec enthousiasme et, ce que j’allais découvrir très vite, une sacrée dose de naïveté quant aux motivations et visions communes et aux moyens pédagogiques mis en place pour aller dans ce sens. Effectivement il s’agissait d’une révolution, et nous n’étions pas prêts collectivement pour sa réelle mise en œuvre. Onze ans plus tard, n’ayant rien vu bouger en ce sens, bien au contraire, je démissionnai définitivement. Mais j’avais en parallèle, pendant cette période, vécu des expériences qui m’avaient ouvert d’autres pistes d’exploration.
Un jour que j’étais en vacances sur une petite île du Portugal, un ami s’est bloqué le dos : lumbago. Il ne pouvait plus bouger. Il fallait faire quelque chose, mais quoi ? Nous étions sur un bateau, aucun médecin à l’horizon, encore moins de morphine –seule chose qui avait pu le soulager quand ça lui était arrivé une première fois quelques années auparavant, m’expliqua-t-il le visage crispé de douleur. Je ne sais par quelle impulsion, je lui proposai ceci : j’allais essayer quelque chose, je lui assurais que je ne pouvais pas lui faire plus mal encore, je n’allais pas le toucher. Je plaçais mes mains derrière lui, à quelques centimètres de son dos, et commençais à les promener. A certains moments, je les sentais comme aimantées, je restais ainsi un moment, puis quand la sensation s’estompait, j’allais explorer ailleurs. Quand la sensation d’aimant apparaissait de nouveau, je m’arrêtais. Au bout d’un certain temps, j’étais dans une sorte de transe légère. Je ne mentalisais rien, je suivais mes mains. J’avais l’impression de drainer quelque chose, depuis le haut du dos jusque dans les pieds et au-delà. A un moment donné, c’était fini. Je me suis effondrée dans le cockpit, soudain épuisée. Et lui a commencé à se mouvoir, délicatement tout d’abord, puis de plus en plus assuré. Il s’est mis à onduler de tout son corps en répétant : « qu’est-ce tu m’as fait ? Je n’ai plus mal, je n’ai plus rien ! ». Et moi je regardais mes mains, ébahie. J’étais dans un état de total épuisement, je ne pouvais même plus me lever. J’aurais voulu aller me baigner : je regardais les 200 mètres qui me séparaient de la plage, mais enjamber la filière, marcher sur le ponton et contourner la jetée me paraissait insurmontable. Finalement, au bout d’une heure, voyant que mon état ne s’améliorait pas, je me décidai à me laisser glisser tête la première dans l’eau du port. En une seconde j’étais entièrement revitalisée, et toute à la joie de cette découverte, je passais les 2 heures suivantes dans l’eau à caréner la coque à l’éponge.
De retour en France je cherchais qui pourrait m’expliquer cela et m’enseigner ce qu’il était possible d’apprendre. Je fis la connaissance de Sathya Louis et suivis son enseignement pendant un an. J’appris, entre autres choses passionnantes liées à la santé et à l’harmonisation globale de l’Etre (découverte des bases de la médecine énergétique, des huiles essentielles et élixirs floraux, du fen shui, de la chromothérapie, de la santé par l’alimentation, …) que ce jour-là j’avais donné mon énergie pour aider cet ami à se guérir, qu’il suffisait de se relier à l’énergie globale pour le faire sans se vider soi-même, et surtout que ce j’avais fait tout le monde avait le potentiel pour le faire.
Pendant cette période, je tombais un jour sur un encart dans une revue des magasins bio qui présentait un séminaire européen de tenségrité issu des enseignements de Carlos Castaneda. J’avais lu tous ses livres des années auparavant et je m’inscrivais immédiatement. Je passais ainsi 2 jours à Barcelone dans un gymnase avec quelque cinq cents autres personnes venues des quatre coins de l’Europe, puis 2 jours à Berlin quelques mois plus tard, à pratiquer de manière intensive ce que Don Juan, l’enseignant de Castaneda, appelait « les passes magiques » - séries de mouvements liés à des intentions spécifiques - et certaines méditations, la combinaison des deux ayant pour but de redéployer l’énergie interne de l’être afin d’élever le niveau de vitalité et de conscience, et de guérir des schémas de perception limitatifs quant à notre lecture du « réel ». Sur le quai de la Gare de Berlin, en attendant le train qui me ramènerait en France et au lycée où je travaillais, je fis une expérience très forte, que Don Juan aurait peut-être appelée « stopper le dialogue intérieur et déplacer le point d'assemblage dans le coeur » et qu’une autre tradition aurait qualifiée d’ « éveil de kundalini spontané » : c’était comme si soudain une fenêtre s’ouvrait sur le réel et que la vie me disait « regarde ». Je vis l’air comme un fluide et vis de quelle manière tout est interconnecté, combien l’impression d’être indépendants, d’être des figures séparées les unes des autres et nous rencontrant parfois, est illusoire. Je me mis à suivre, depuis un espace en moi inconnu ou inconscient jusqu’alors, les conversations autour de moi –et je ne parlais pas un seul mot d’allemand ! Mon attention était particulièrement attirée par le spectacle d’une femme en uniforme, agent de service de la gare, qui renseignait les voyageurs et aidait à monter les bagages encombrants dans le train. Plus tard, en y repensant, je me ferai cette réflexion : « quand chacun est à sa place et fait ce qu’il a à faire, au service, de manière sobre et impeccable, combien vivre est une danse parfaite qui participe à l’harmonie globale et à son déploiement ». Je contemplais la vie comme un ballet infini et magnifique où chaque chose est en résonnance avec l’ensemble, où l’instant présent se dilate jusqu’à englober le temps tout entier. L’intensité de la vie enfin dévoilée. Emerveillée par tant de beauté, je sentis mon espace intérieur, au niveau du cœur, se dilater et je vis deux rayons bleus sortir depuis la paume des mains pour s’élancer au loin. « Je vous bénis, je vous guéris ». Je sentais que cette phrase, prononcée intérieurement, ne venait pas de mon moi habituel ; c’était comme si une plus grande et plus sage que moi, et qui était néanmoins toujours moi, parlait depuis un espace intérieur profond rarement contacté. Et je comprenais d’un même élan qu’il n’y a pas de limite à l’énergie et au pouvoir de la pensée : cette bénédiction et ce rayon bleu pouvaient s’adresser à quelqu’un devant moi sur ce quai ou à une personne à l’autre bout de la planète, l’effet était le même. Une vague de joie est arrivée tandis que je sentais des courants de chaleur monter le long de mon dos, et je riais, tout en me disant que je devais avoir l’air un peu folle à rire comme ça toute seule sur ce banc en bordure de quai…
Le retour à la réalité ordinaire fut brutal. Quelques mois plus tard, je lisais dans un livre sur le tantra la description d’un « éveil de kundalini spontané », dans laquelle je reconnaissais mon expérience berlinoise. On y recommandait, pour intégrer ce type d’expérience de la manière la plus saine et la plus efficace possible, de passer les trois semaines suivantes dans le plus grand repos, de boire beaucoup d’eau, d’être en contact avec la nature et en contemplation, d’éviter toute excitation ou activité sociale superflue, … afin de s’ajuster en douceur à ce nouvel état d’être, d’intégrer cette conscience à tous les niveaux de la personne (physique, mental, émotionnel et spirituel) et de laisser le corps faire à son rythme les ajustements cellulaires nécessaires. Or à l’époque je travaillais dans un lycée du bâtiment où la violence était partout : violence entre élèves (racket, bizutage et intimidations en tous genres) et violence institutionnelle (orientation par l’échec pour ne citer qu’elle). Le retour dans ce bain social a été particulièrement violent pour moi, tout mon corps se révoltait – il se tordait de douleur simplement à l’idée du retour au bureau- mais je ne me suis pas autorisée à l’écouter, et au bout de quelques semaines je me suis effondrée. Il me semblait que j’avais fait le tour de ce que je pouvais amener en termes d’amélioration dans ce lycée, notamment un semblant de loi pour que les élèves puissent s’y sentir plus en sécurité, et ma tâche en ce lieu m’apparaissait alors essentiellement ainsi : participer à maintenir vaille que vaille un bâtiment élevé sur des fondations branlantes construites en dépit du bon sens. Fini l’enthousiasme, fin du projet. Je démissionnai et partis pour un voyage au Mexique.
Je revins 3 mois plus tard avec dans mon sac une ravissante robe maya offerte lors d’une cérémonie et tout un tas de documents, livrets, photocopies en anglais et espagnol, ainsi qu’un magnifique calendrier, tout cela basé sur la connaissance des anciens mayas et des travaux de José Argüelles. Je revenais également avec -et surtout- une joie profonde et une confiance nouvelle quant à notre devenir collectif.
A Palenque j’avais rencontré un groupe de « magiciens de la Terre » qui achevait un circuit sur les anciens sites sacrés mayas. J’étais depuis une semaine déjà à cet endroit, sans pouvoir me décider à partir. J’avais passé les premiers jours à pleurer de façon inexplicable : des larmes coulaient longuement tout au long du jour, sans que je ressente pour autant d’émotion particulière ; c’était « ok, je ne sais pas ce qu’il se passe, ça coule… ». J’appris plus tard que le camping où je m’étais posée était traditionnellement le lieu où, à l’époque des anciens mayas, l’on restait une lune au moins pour se purifier avant de monter au site sacré, le lieu des pyramides. Un matin, je vis un groupe de gens assis en cercle en train de méditer sous un arbre magnifique, à une branche duquel flottait un drapeau orné d’un symbole que je ne connaissais pas encore – la bannière de la Paix. Je trouvais ces gens très beaux – la plupart des femmes étaient vêtues de grandes robes blanches brodées de motifs colorés- et je ressentis une émotion très forte. J’attendais à quelque distance la fin de leur méditation, puis entendant parler français, je m’approchais, aimantée : « Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? ». Il s’agissait d’un groupe de personnes qui s’étaient donné rendez-vous depuis les 4 coins de l’Amérique latine, pour parcourir ensemble le circuit des sites sacrés mayas selon un rituel ancien, et procéder à un ensemble de cérémonies ayant pour but de redynamiser la fonction sacrée de ces lieux, comme une sorte de réactivation de « points d’acupuncture » ou de "lieux informationnels" sur la planète. La personne à qui je m’étais adressée – une française, Annick, qui vivait à l’époque au Pérou- demanda ma date de naissance, et après avoir rapidement manipulé un objet circulaire couvert de symboles colorés, m’annonça « tu es un singe bleu lunaire ». Tandis qu’elle commentait ceci en quelques phrases, je sentis tout mon être se réaligner, comme un axe intérieur se remettre instantanément en place. Puis elle se tourna vers ses amis et leur dit joyeusement : « le singe que j’ai demandé ce matin, le voilà ! ». Elle m’expliqua qu’elle avait trouvé que leur groupe était trop sérieux à son goût et qu’elle s’était rendu compte qu’à peu près tous les archétypes étaient représentés parmi eux, à l’exception du singe bleu, et elle avait émis le souhait qu’un singe les rejoigne pour amener un peu de légèreté à leur « mission ». L’archétype du singe correspond, dans sa lumière, à l’émerveillement de l’enfant intérieur qui joue la magie de la vie. Indéniablement à leur contact la magie s’est engouffrée dans ma vie, et je ne cessais de m’émerveiller les 2 semaines qui ont suivi à leur côté. A la fin de chaque cérémonie, un arc en ciel apparaissait au dessus de nous, quelque soit la nature du ciel à ce moment-là – un jour de grand soleil, sans un seul nuage alentour, ce fut un arc en ciel circulaire autour du soleil… A la fin du parcours, nous étions de retour dans la région de Mexico, pour une dernière cérémonie à Teotihuacan, cérémonie « décoiffante » au propre comme au figuré, et qui rejoignait les histoires les plus fantastiques des livres de mon grand-père…
L’information essentielle que je ramenais de ce voyage était celle-ci : les mayas détenaient une connaissance fabuleuse de l’histoire de notre planète et des cycles de civilisations humaines ; ils ont laissé, encodé dans leur art, cette connaissance dont José Argüelles a pu redécouvrir l’essence et qui témoigne de ceci : nous vivons la fin d’une civilisation basée sur le matérialisme où les Hommes se vivent séparés les uns des autres et déconnectés du Tout – et l’on voit où cela nous a mené… - pour entrer dans une nouvelle ère, une ère de réunification où les humains pourront fonctionner en tant qu’espèce unifiée en harmonie avec l’ensemble. J’entendais donc pour la première fois parler de cette fameuse date de 2012.
Quelques semaines après avoir rencontrés ces « magiciens de la Terre », dans une auberge de jeunesse du sud du Mexique, j’assistais, sur une petite télé noir et blanc amenée là d’urgence pour l’occasion, à l’effondrement des tours jumelles. Dans la conscience de ce que je venais de découvrir, c’était comme un signal : un événement fort, planétaire, qui annonçait de grands bouleversements de conscience… et je passais les jours suivants, habitée par l’espoir et la vision d’un futur fraternel, à pratiquer des « libérations de stress » en posant mes mains sur les fronts des résidents de l’auberge, perturbés ou angoissés par ces événements…
Un an plus tard, Annick, que j’avais rencontrée à Palenque, vint en France passer quelques semaines. J’appris d’elle tout ce que je pouvais sur la pratique de ce calendrier que l’on appelle « l’enchantement du rêve ». Elle m’initia également aux degrés 1 et 2 du Reïki – elle-même avait été initiée une dizaine d’année auparavant en Australie par l’une des 22 personnes que Mme Takata avait initiées. Je me souviens d’un immense sentiment de gratitude ressenti lors de la 1ère initiation : me sentir reliée à toute une lignée d’hommes et de femmes de bonne volonté œuvrant pour le bien commun.
Quelques années plus tard, je décidais de passer la maîtrise avec Françoise Chavantré, que j’avais rencontrée en Inde à l’ashram de Sathya Saï Baba, avec ce désir : partager de la manière la plus simple ce que j’avais reçu.
Un nouveau chapitre s’est ouvert. Il sonnait différemment des précédents pour moi, comme si j’intégrais enfin ce qui restait jusqu’à présent intellectuel et en surface, à savoir ceci : je ne peux réellement participer en plein à cet éveil général des consciences qui sème les graines d’une ère de paix fraternelle, que si je suis moi-même heureuse, en paix, vivante et vibrante.
Je me réconciliais avec mon corps et le libérais, en découvrant la danse contemporaine avec Mireille Feyzeau, en fréquentant assidûment le lieu d'expression artistique "le Jardin d'Alice" , où je découvrais notamment avec un grand bonheur - et continue de découvrir, toujours plus émerveillée - la psycho-pédagogie perceptive, au travers des Ateliers du Sensible animés par Nathalie Bois et Vincent Huyghe, ainsi que le laboratoire "Danse comme rituel, danse comme performance" animé par Mireille Fézeau, Susan Osberg et Catlin Cobb.
Quelque chose de plus léger, de plus joyeux, de plus libre, s’est installé. C’est depuis ce centre qu'a démarré, entre autres projets, cette activité du « soleil en soi » : rayonner ce que je suis.
Parce qu’en partageant, cela me renforce ; et par ce que je dis à l’autre, dans l’écoute de ce qu’il est, je m’offre l’occasion de me le redire à moi-même. C’est ainsi que j’envisage la coopération : se soutenir, s’encourager, se renforcer les uns les autres… et construire, ensemble, le devenir que nous attendions.
In lak’ech (le salut maya : « je suis un autre toi »)
Avec joie et gratitude,
L’aventure continue
Merci
(Printemps 2011, année du magicien blanc rythmique)
Juillet 2014, année de la graine jaune galactique : je commence la formation de facilitatrice en Tensegrity (cycle de 2 ans).
Avec une profonde joie, j'explore ainsi plus avant l'éveil de la conscience par le corps et le mouvement.
Avec la Tensegrity, de Carlos Castaneda, j'ai rencontré une pratique et une pédagogie essentielles pour retrouver la mémoire de qui nous sommes vraiment : des magiciens et des voyageurs de la conscience, faisant intrinsèquement partie de la Nature..
Depuis, j'anime régulièrement des ateliers de passes magiques et de traque dans la tradition toltèque
Danse comme rituel, Danse comme performance
Le Jardin d'Alice, été 2013